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Aujourd’hui, la ministre espagnole de l’économie, Nadia Calviño, a publié un document visant à convaincre les grands fonds de capitaux d’investir dans la dette publique espagnole. En d’autres termes, elle explique pourquoi parier sur le résultat global du capital national est un bon investissement. L’ensemble permet de bien comprendre la continuité de la «feuille de route» de la bourgeoisie espagnole et ce qu’elle considère comme ses «réussites». Des succès que, bien sûr, le gouvernement PSOE-IU-Podemos fait siens et qu’il entend poursuivre «davantage».
L’Espagne est, parmi les 4 plus grands pays de l’UE, celui qui a le plus dévalué les salaires. Avant le Covid, les salaires espagnols ont été réduits à 87,5 % de ce qu’ils étaient jusqu’à présent au cours de ce 21ème siècle.
Le capital espagnol a été de plus en plus affecté au secteur des services, qui est plus précaire et plus « flexible », laissant derrière lui sa dépendance à la construction et à l’industrie…
… augmentant sa rentabilité plus rapidement que les autres…
…malgré un faible maintien de ses exportations (bien que plus que les autres).
Le point clé, une fois de plus, est la «dévaluation des salaires» et la précarisation, qui ont permis au capital de «créer des emplois», c’est-à-dire d’exploiter davantage de travailleurs dans des conditions plus mauvaises. La vignette utilisée pour montrer cette «création d’emplois» est la même que celle que le gouvernement du PP a utilisée pour dénombrer les résultats «miraculeux» de la réforme du travail de Mariano Rajoy. Très significative est la mesure dans laquelle le gouvernement du PSOE se la réapproprie malgré sesessais de prétendre le contraire.
Autrement dit
Le capital espagnol est, parmi les quatre grands États de l’Union européenne, celui qui a su baisser les salaires plus rapidement et plus profondément après 2009, afin de transférer massivement les revenus du travail vers le capital et ainsi relancer l’accumulation.

Évolution des salaires en Espagne par déciles (groupes représentant 10 % du total) entre 2008 et 2014 Les déciles les plus bas, ceux qui ont gagné le moins, sont ceux qui ont perdu le plus dans la crise.
Ceci n’est pas le résultat d’un seul gouvernement, cette stratégie est une véritable stratégie récurrente du capital espagnol et de son appareil politique, avec le PP, le PSOE… et maintenant IU-Podemos, à la tête.

Participation aux revenus espagnols depuis 1978 (y compris les participations aux bénéfices déguisées en salaires). La part du travail n’augmente que lorsque le capital s’effondre et qu’il n’a pas encore eu le temps de s’attaquer encore plus aux salaires, aux dépenses de maintien de la main-d’œuvre et aux conditions de travail.
Mais nous ne devons pas ôter le mérite au PSOE et à Sánchez. Si la bourgeoisie espagnole lui confie la gestion de ce qui semble être la récession la plus dure depuis des décennies, c’est pour une raison. Il suffit de se souvenir de la dernière année avant la pandémie…
Les «réussites» de Sanchez en faveur de la bourgeoisie espagnole
- Orientation du marché du travail vers la réduction du volume total des salaires payés tout en augmentant les salaires les plus bas.
- Augmenter le nombre d’heures supplémentaires non rémunérées (plus de 20%) par une loi de «chronométrage» qui était censée faire le contraire.
- Mise en place de
- Adapter le statut des travailleurs à Glovo et Deliveroo, en lui donnant un cadre juridique et en radicalisant la tendance à la précarisation des conditions de vie et de travail.
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