
L’invasion de l’Ukraine et les travailleurs du monde entier
Communiqué d’Émancipation
Communiqué d’Émancipation
Un coup d’État a eu lieu en Tunisie. Après une journée de manifestations anti-gouvernementales dans tout le pays, le président tunisien Kais ben Saïd, soutenu par les dirigeants militaires et les syndicats, a suspendu le parlement, rappelé le Premier ministre Mechichi et privé le parti au pouvoir de son immunité. Les islamistes évincés du pouvoir dénoncent un coup d’État et la fermeture de la branche locale de la chaîne qatarie Al-Jazeera est utilisée comme preuve de répression. Le Qatar, la Turquie et les médias européens appartenant aux capitaux qataris, comme El País en Espagne, demandent à Saïd de rétablir le Parlement. La France et sa presse, en revanche, soutiennent le Président et se réjouissent de cette opportunité. Qu’est-ce qui se cache derrière le coup d’État en Tunisie ? Qu’est-ce que cela signifie pour les travailleurs ?
L’Argentine, la Turquie ou l’Afrique du Sud, économies semi-coloniales triomphalement présentées comme « émergentes » depuis des années, sortent d’une décennie où elles ont perdu du poids dans le capital mondial, pour entrer dans une nouvelle et dangereuse phase de crise.
Le changement de gouvernail -et d’alignements impérialistes- d’un pays qui était jusqu’à présent la dernière frontière de l’Europe, est une pierre jetée violemment dans les eaux déjà agitées de l’équilibre africain. Elle laissera dans son sillage des vagues de guerre.
L’agonie de l’UE, la possible nucléarisation d’une Turquie de plus en plus en désaccord avec les États-Unis et l’UE, et la militarisation du conflit entre les États-Unis et la Chine ont été les principales feux rouges du conflit impérialiste au cours de cette semaine.